Propos liminaire du Conseil de la Métropole Grand Lyon – 26 et 27 septembre 2022

Conseil de Métropole du 26 septembre 2022
Intervention prononcée par Mathieu Azcué pour le groupe Métropole en commun

Monsieur le Président, chers collègues,

l’été caniculaire, une sécheresse sans précédent et des incendies incontrôlables dans le sud-ouest du pays ont une nouvelle fois souligné la nécessité de politiques publiques à la hauteur du besoin d’adaptation au changement climatique. Il fut un temps dans les années soixante-dix où l’humanité aurait pu bifurquer vers un monde soutenable. Ce ne fut pas le cas. Les rapports scientifiques se sont accumulés sans que rien, ou si peu, ne change. Désormais, le changement climatique est irréversible et deux questions se posent à nous.

La première est celle des politiques d’adaptation dans un monde devenu incertain. Il s’agit de rendre désirable, pour toutes et tous, un monde frugal après une période durant laquelle l’accès à l’énergie était plus facile, qu’il s’agisse de déplacements ou de consommation.

Pour le groupe Métropole en commun, l’adaptation passe par les communs, la capacité à s’organiser collectivement pour faire face aux tempêtes qui s’annoncent. Notre majorité met en place depuis deux ans plusieurs politiques publiques qui vont en ce sens.

La mise en régie publique de l’eau devient une évidence avec les épisodes successifs de sécheresse, en particulier celui que nous affrontons depuis le printemps. Beaucoup ont découvert notre vulnérabilité en la matière et le niveau d’investissement public insuffisant jusqu’à présent. Le risque sera de payer très cher ce sous-investissement dans les années à venir. Les communs, c’est également un commun accès selon la capacité financière de chacun. Un des enjeux à venir est donc la tarification sociale de l’eau. Un dernier enjeu réside dans notre capacité à organiser la participation citoyenne et son contrôle réel dans les décisions de la future régie publique. Monopole public, solidarité, démocratie nous aideront à vivre les évènements qui s’annoncent.

Notre vision politique des communs est ancrée dans l’humanisme issu de la Renaissance et de l’universalisme républicain. C’est pour notre groupe le fondement de notre action politique. Nathalie Perrin Gilbert abordera ces sujets à propos de la délibération concernant les mineurs non accompagnés.

En matière d’adaptation au changement climatique, Laurence Boffet insistera sur le volet sanitaire contenu dans la délibération sur la création d’une société anonyme de coordination (SAC) des 3 offices publics de l’habitat. Par exemple, le fléau des punaises de lit est devenu un problème de santé publique et nous devons l’acter dans nos politiques.

La seconde question face au changement irréversible du climat concerne notre capacité à stopper les émissions de carbone afin de limiter le réchauffement. En la matière, la Métropole agit fortement en particulier sur les mobilités. En effet, plus de 30% de nos émissions concernent les transports parmi lesquelles 60% sont dues à la voiture individuelle. C’est donc un levier de transformation majeure. La politique d’accompagnement vers un usage renforcé du vélo et des transports en commun nous aidera à atteindre un objectif de baisse de nos émissions comme le pays s’y est engagé internationalement avec les accords de Paris. Nous en parlerons plus en détail dans la délibération sur la Zone Faible Émission (ZFE). Nous devons toutes et tous entendre, et porter, qu’il va falloir changer nos comportements individuels et collectifs. Là encore, la concertation, la démocratie sont les gages d’une transformation à laquelle chacune et chacun adhérerait.

Enfin, notre groupe veut insister lors de ce propos liminaire sur l’urgence sociale dans laquelle notre pays comme notre Métropole sont engagés et qui va certainement s’amplifier sous l’effet de l’inflation des produits alimentaires et de l’énergie.

C’est dans ce contexte que la FED fait le choix d’une levée rapide des taux, politique qui devra être suivie de fait par les autres banques centrales. La FED fait ainsi le choix du capital et de la rente face au monde du travail. Jerome Powell a donc décidé de déclencher une récession, il le dit sans fard. Je cite « Nous avons besoin d’une augmentation du chômage, d’un ralentissement du marché ». Si l’on n’avait pas encore bien compris, l’économiste Patrick Artus précise que « pour faire baisser l’inflation, il faut plus de chômage et moins de croissance ».

Une crise économique et financière majeure, l’explosion des prix sans que les salaires suivent, un contexte de pauvreté endémique depuis plusieurs années, une deuxième réforme de l’assurance chômage, réforme signifiant toujours moins… Les mois à venir et l’hiver vont être très difficiles.

Face à ces crises, notre capacité à faire société et solidarité sera déterminante. Les élections suédoises et italiennes montrent une poussée de l’extrême droite. Nous sommes aux côtés de celles et ceux qui croient et incarnent les valeurs universelles de liberté d’égalité et de fraternité en Italie et dans toute l’Europe.

Je vous remercie de votre attention.

Groupe Métropole en commun

20 rue du lac

69003 Lyon


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